Carnet de voyage d’un safari self-drive au Botswana, morceaux choisis

Jour 4
Ça y est c’est la fin de la civilisation et le début des pistes et des parcs. On commence par Baines Baobab. Un immense désert de sel, à sec à cette époque, parsemé d’îlots, sur lesquels poussent des baobabs dont certains ont plusieurs milliers d’années. 4000 ans paraîtrait il…
La nuit sous notre baobab est mouvementée. Des coups de vents soudains, qui montent et disparaissent par enchantement en 10 mn. Suivi d’averses qui suivent le même profil d’apparition. Au petit matin on se lève contents de ne pas avoir été emportés par une tornade surnaturelle en pleine nuit, et content de redécouvrir le calme et la sérénité de ce lieu quand même un peu magique.

Jour 5
Son insouciance le perdra. A moins que sa mère assure pour deux. Lui n’a pas entendu la voiture venir. Et puis quand il l’a entendu, c’était trop tard, trop terrifiant. Il n’a pas su réagir. Ils se sont retrouvés séparé par une clairière de 5m de largeur, mais longue à perte de vue. Sa mère est restée sur le bord de la clairière et l’a appelé. Lui est resté plus ou moins caché, parfois visible quand même. C’est ainsi qu’on a pu les voir. De très près, à moins de 5m l’un de l’autre, et nous entre les deux. Du jour au lendemain on est devenus les gens les plus célèbres de Nxai Pan. Les guides touristiques nous arrêtaient pour nous demander où, quand, combien, si c’était bien nous. On est devenus ceux qui avaient vu le léopard.

Jour 6
Un zèbre, deux zèbres, dix zèbres, cent zèbres. Non c’est pas assez. Mille zèbres sans doute. Aux jumelles à perte de vue, soulevant un nuage de poussière. L’arrivée sur les hauteurs de la rivière Boteti est un spectacle tiré d’un film d’aventure. La lente promenade en voiture en surplomb de la rivière est un moment de rencontre inoubliable en milieu d’après-midi lorsque les zèbres, les girafes, les gnous, et les éléphants se décident à remonter la pente sablonneuse. Pour ce périple là, il ne faut rien de moins qu’un Toyota. Les pistes de sable sont affreuses, piégeuses et on hésite souvent entre garder un peu d’élan au risque de casser une suspension ou alors ralentir au risque de s’ensabler. Mais rien de tout ça, le Toyota fait le job. Toujours.

Jour 8
La piste est assez roulante. Plutôt sablonneuse avec souvent les vestiges d’une cuvette de boue. Dans ces cas là il faut ralentir , passer doucement la cuvette, puis ré accélérer. Tout d’un coup un panneau indique « water ahead ». Un tronc couché en travers barre partiellement la piste, et une piste alternative part à droite. Pourtant d’après le GPS et d’après la carte le village de Mababe est bien tout droit. Et puis c’est la saison sèche. On décide de continuer. C’est comme ça qu’on est tombé sur le troupeau d’hippopotames. Une quarantaine de bestiaux, et plusieurs bébés à la peau encore bien rose, au bord de l’eau. Joli cul de sac.
En fin d’après-midi l’arrivée au camp nous réserve encore une ambiance nouvelle. Au bord de la rivière, des couleurs magnifiques, du vert partout. C’est relaxant. On installe les hamacs. Le concert de grenouilles démarre à la nuit tombée et nous bercera dans notre sommeil. Sommeil entrecoupé par le bruit des hippopotames dans la rivière.

Jour 12
On a sillonné tout Savuti. On a parcouru le parc de long en large. On dit qu’il y a beaucoup de lions à Savuti. Alors on est allé le matin tôt, le midi, l’après-midi, et même au coucher du soleil. On les a cherché les lions. On a même trouvé deux lionnes. Mais on en voulait plus, on en voulait encore. Puis, game over, il a bien fallu quitter le parc. Et là, sur la piste de l’aérodrome, à même le sable, 3 énormes mâles repus, allongés dans des positions improbables, en train de digérer, leur charogne posée à quelques mètres. Alors OK, maintenant c’est vrai, il y a beaucoup de lions à Savuti.