Tawana Self Drive : Le Blog
Qu’est-ce qui fait bondir les springboks ?
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Dans un stade, la réponse serait évidemment la joie d’être les champions du monde de rugby ! Mais dans le bush, il s’agit d’une toute autre histoire :-)
En safari, on aurait tort de ne pas s’intéresser aux antilopes dont le comportement nous enseigne tant de choses sur l’environnement et sur les autres animaux. Avec leur stratégie de survie basée sur le nombre, leur présence banale suscite généralement peu d’enthousiasme.
Certes, les springboks sont relativement communs, peuplant par centaine de milliers les déserts du Namib, du Kalahari ou du Karoo, mais ils sont d’une très belle élégance avec leurs cornes en forme de stéthoscope et leur pelage cannelle et blanc, surligné de jolies rayures foncées sur les flancs et les joues. En plus de cela, le springbok bondit gracieusement comme aucune autre gazelle d’Afrique australe.
C’est d’ailleurs à ce comportement singulier qu’il doit son nom d’« antilope à ressort » venu de l’Afrikaner. Pattes tendues, tête baissée et dos arrondi, il est capable de sauter jusque 3m de haut, dans une ritournelle parfaitement photogénique que l’on prend plaisir à observer, particulièrement au lever et au coucher du soleil.
Où observer des springboks en Afrique australe ?
Les springboks apprécient les espaces ouverts et vivent dans les savanes du Kalahari, dans les zones arbustives touffues de Namibie ou dans les zones herbeuses du Karoo. Au Botswana, vous les trouverez dans les parcs et réserves les plus désertiques comme le Central Kalahari, Nxai Pan ou le Kgalagadi.
Il est exceptionnellement mobile, se déplaçant sur de longues distances pour trouver des pâturages rares pendant les périodes de sécheresse, mais retournant instantanément dans des lieux qu’il a su mémoriser dès que les pluies commencent à tomber.
Ruminant et herbivore, il peut survivre grâce à l’humidité résiduelle des plantes. En l’absence d’eau de surface, il recherche les plantes grasses, les cucurbitacées et même les racines peu profondes. Il se nourrit le plus intensément à l’aube et au crépuscule.
C’est alors sans raison apparente et d’une façon à priori désordonnée que les jeunes et les subadultes, plus rarement les adultes, se mettront soudainement à sauter en l’air dans une série de « pronks » ou « bonds bossus » dont on ne sait pas tellement expliquer le mécanisme, outre qu’il s’agisse avant tout d’une affaire de jeunesse.
Les springboks bondissent-ils d’enthousiasme, d’orgueil, de plaisir ou d’amusement ?
On supposait autrefois que le « pronking » était un avertissement ou l’étalage d’une bonne santé physique face aux prédateurs. Il semblerait en réalité qu’il s’agisse d’un moyen de se repérer pour les jeunes animaux inexpérimentés, doublé d’une dimension sociale indiscutable.
Les poils blancs qui apparaissent à chaque saut sont en effet saturés d’odeur provenant des glandes qui tapissent la poche dorsale. Les sauts transmettent des informations visuelles et olfactives aux autres springboks, tels des messages de paix entre les individus du même clan.
La principale fonction du pronking reste l’orientation : reconnaître, analyser et mémoriser les paysages qui entourent les springboks, de sorte qu’ils puissent y revenir. Bondir leur permet de prendre de la hauteur pour cartographier leur environnement. La faculté phénoménale de l’animal à se souvenir de la géographie est d’ailleurs révélée par sa capacité à revenir « chez lui » après des mois de voyage. Et si les adultes bondissent rarement, c’est probablement parce qu’ils connaissent déjà les lieux et leur voisins.
Reste un sentiment curieux de bien être qui se dégage de ce comportement et qui n’a rien de scientifique. Observer les springboks dans cette danse procure une énergie communicative et l’envie surprenante de rejoindre le clan pour bondir joyeusement avec eux !
Le springbok maîtrise le saut en hauteur mais excelle aussi en saut en longueur !
Le springbok est un animal athlétique, agile et rapide, pouvant atteindre la vitesse de 115 km/h sur de courtes distances, ce qui en fait le champion toute catégorie du saut en longueur. Son plus grand prédateur est le guépard qui est le seul à pouvoir le suivre à ces vitesses, bien que le springbok soit plus endurant. Sa rapidité le protège des autres carnivores comme le lion, la hyène, le lycaon ou le léopard.