Source inépuisable de moments magiques pendant vos safaris, vous passerez des heures à admirer les éléphants et à essayer de les comprendre.

Impressionnants et fascinants, les géants de la savane ne se contentent pas de traverser le paysage devant vous : ils racontent une histoire teintée de philosophie et de poésie. Dans la bienveillance d’une mère qui protège son petit, dans les jeux turbulents des jeunes éléphanteaux, dans les gestes ordonnés du troupeau qui communique sans un mot, il y a tout un monde de sagesse à décoder.

Et si l’on prend le temps de lire entre les plis de leur peau ridée, on découvre bien plus qu’un animal sauvage : un miroir de nous-mêmes, une leçon vivante sur la famille, la solidarité, la résilience et la relation que nous entretenons avec la nature.

A chaque observation, remarquez leur choix, décryptez leur attitude, essayez de deviner leur langage, et vous percevrez alors tout ce que l’on peut apprendre du plus intelligent des animaux du Botswana.

Dans la nature, les éléphants vivent dans des unités familiales dirigées par la femelle la plus âgée, tandis que les mâles quittent le troupeau pendant l’adolescence. Ils mènent alors une vie de célibataire, seul ou en petit groupe, et voyagent parfois sur des centaines de kilomètres.

De leur côté, les femelles et les jeunes s’épanouissent sur des territoires plus petits et développement des liens familiaux profonds. La communauté est dirigée avec sagesse par la matriarche qui détient le savoir et la notion de bien commun, et les éléphants suivent respectueusement ses instructions au quotidien.

Cette obéissance naturelle n’efface pas pour autant les individualités. Chaque éléphant possède sa propre personnalité et son caractère. D’ailleurs, vous remarquerez qu’ils se chamaillent parfois entre eux ou, au contraire, que certains individus semblent totalement imperturbables. Mais malgré leur différence de tempérament, ils chercheront toujours à parvenir à l’objectif collectif, en ne laissant personne derrière : ni les plus faibles, ni les plus anciens, ni les plus jeunes, et en restant parfaitement soudés. Etre plus fort ensemble, voilà une première leçon que les éléphants nous offrent, et sans doute l’un de leurs messages les plus inspirants.

Leur esprit de communauté repose en partie sur la confiance et la cohésion. Par exemple, vous observerez souvent les petits se faufiler dans les pattes rassurantes des adultes ou les adultes se placer devant eux afin de les protéger des prédateurs ou même des appareils photos.

La nature protectrice des éléphants, vis-à-vis des jeunes en particulier, souligne l’importance de nourrir les relations et de se soutenir à travers les défis de la vie, comme le ferait n’importe quelle famille.

Et les éléphants ne se contentent pas de se secourir les uns les autres, ils cultivent aussi l’amitié. Ils se touchent avec la trompe, se frottent, s’étreignent presque. Leur langage tactile dit tout de leur affection. Lorsqu’ils se rencontrent, vous aurez même l’impression d’assister aux retrouvailles heureuses de vieux amis après une longue absence ! Ces moments de sociabilité démonstrative et d’attentions discrètes sont autant de fils qui tissent la cohésion du groupe.

Chez les éléphants, le rôle donné à l’individu le plus âgé démontre la valeur de l’expérience. Chaque jour, pendant des heures, le troupeau suit la matriarche sur des chemins ancestraux, façonnés et consciencieusement maintenus depuis des générations.

La cheffe de clan est au centre des prises de décisions les plus stratégiques comme la recherche d’eau et de nourriture. Elle raisonne, guide les déplacements et transmet ses connaissances et son expérience aux membres de sa communauté.

Car la mémoire d’un éléphant est infaillible. L’animal n’oublie jamais, ceci grâce à son lobe temporal (la zone du cerveau associée à la mémoire) qui est plus grand et plus dense que celui des hommes.

Loin d’être utilisée pour maintenir de vieilles rancunes, la mémoire des éléphants permet de se souvenir d’informations vitales, en particulier les endroits où l’eau était disponible, même dans leur plus tendre enfance, alors qu’ils étaient eux-mêmes conduits à travers le bush. Ils savent retrouver le chemin le plus sûr pour y accéder, et même où creuser dans les lits de rivières asséchées pour découvrir l’eau qui se cache sous la surface. Ces connaissances sont cruciales, en particulier dans les régions fragmentées par l’occupation humaine.

D’ailleurs, ils savent aussi où se mettre à l’abri des hommes ou des prédateurs. Leur mémoire leur enseigne alors une autre histoire : celle de la guerre et de l’adversité. Les éléphants cherchent avant tout à vivre en paix, dans des lieux où ils ne seront pas persécutés. Ils sont prêts à s’éloigner du danger et migrent volontiers vers des territoires où ils se sentent en sécurité. Rencontrer des éléphants nerveux ou ne plus les apercevoir dans le paysage nous renseignent immédiatement sur le contexte politique et sociale d’une région. Vous observerez sans doute combien les éléphants du Botswana semblent paisibles et heureux, contrairement à d’autres pays d’Afrique australe.

Les éléphants ont une écoute active et utilisent les vocalisations, le toucher et le langage corporel pour communiquer entre eux ou exprimer leurs émotions et leurs intentions. Plus étonnant encore, ils savent aussi capter des messages à travers des vibrations dans le sol. Cette forme de communication peut se produire sur de grandes distances, créant un réseau d’informations que les chercheurs commencent à peine à comprendre.

Ainsi, les éléphants perçoivent le monde grâce à leurs pieds, amortis comme s’ils reposaient sur des coussins et garnis de poils sensibles. L’appel d’un troupeau voisin, un orage lointain, l’arrivée de la pluie… sont autant de données précieuses qui déterminent leur comportement au quotidien.

Si vous surprenez un éléphant immobile, la patte avant suspendue dans l’air, c’est d’ailleurs qu’il vient de recevoir un message… On dit que ces « courriers d’éléphants » peuvent voyager sur des centaines de kilomètres !

Et ce n’est pas tout. Des études récentes suggèrent que les éléphants d’Afrique pourraient attribuer des noms à leurs congénères. Une découverte qui ouvre des perspectives fascinantes sur leur intelligence sociale et leur manière de communiquer.

A propos d’intelligence, les éléphants se distingue de tous les autres animaux sauvages par leur puissance émotionnelle. Leur hyper-sensibilité les conduit parfois à surréagir, par peur, de colère, lorsqu’ils ressentent l’inconfort d’une situation, ou simplement parce qu’ils sont de mauvaise humeur ;-)

Les éléphants partagent avec nous cette émotivité mais aussi différentes formes d’intelligence. Par exemple, nous avons déjà souligné qu’ils possèdent une intelligence linguistique, capable d’utiliser sons, gestes et vibrations pour exprimer une idée et se faire comprendre. Leur intelligence logique leur permet également d’analyser les causes et les conséquences d’une situation, qu’il s’agisse de trouver de la nourriture ou de se protéger. Grâce à leur intelligence spatiale, ils mémorisent des itinéraires complexes et peuvent retrouver un point d’eau même après plusieurs années de sécheresse. Leur intelligence interpersonnelle transparaît dans la finesse de leurs relations sociales, leur empathie, leur solidarité. Et, tout aussi impressionnante, leur intelligence intrapersonnelle : une conscience d’eux-mêmes qui se manifeste dans leurs émotions, leurs choix, leur manière de gérer les épreuves.

Par dessus tout, les éléphants sont doués d’une très grande intelligence collective, mise au service de leur bien-être et de leur survie.

Observer les éléphants est une activité passionnante qui nous conduit à ralentir et à écouter la nature. Leur calme nous rappelle l’importance de ne pas se précipiter, même s’ils ont bien du mal à retenir leur impatience à l’approche de l’eau ! Leur silence nous enseigne l’art d’écouter. En safari, à leurs côtés, on apprend à réfléchir avec sagesse, on découvre que les plus grandes leçons se révèlent sans parole, par la simple observation.

Leur résilience est tout autant inspirante. Face au climat qui change, aux conflits de toute origine, ils surmontent l’adversité, s’adaptent, reculent, avancent, reviennent. Les éléphants adaptés au désert en Namibie en font la démonstration la plus convaincante. Sécheresse après sécheresse, ils tiennent, évoluent et occupent toujours les terres arides aux ressources limitées du Damaraland et du Kaokoland.

Les éléphants joue d’ailleurs un rôle précieux dans la protection des espaces naturels. Tels des géomètres, ils façonnent l’environnement de manière significative en créant des voies de passages. Dans leurs déplacements, ils cassent parfois mais surtout : ils replantent et entretiennent la nature. C’est pourquoi ils sont considérés comme une espèce clé de voûte, c’est à dire que leur présence est essentielle et qu’elle soutient des écosystèmes entiers. Toutes les êtres vivants n’ont pas ce privilège ;-)

Ils sont 227 900 dans la zone de conservation transfrontalière de KAZA (TFCA) qui couvre des territoires protégés en Angola, au Botswana, en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe. La population d’éléphants de cette vaste région représente plus de la moitié des éléphants de la savane africaine restants sur le continent.

Au Botswana, 132 000 d’entre eux se concentrent le long des sources d’eau permanentes pendant l’hiver austral et s’éparpillent dans le bush pendant l’été. La densité la plus élevée se trouve à proximité des systèmes fluviaux Okavango et Chobe-Linyanti-Kwando, ainsi que dans le parc national de Hwange au Zimbabwe, où des réserves d’eau artificielles sont à leur disposition.

Dans le parc national de Chobe, les troupeaux sont parmi les plus impressionnants, regroupant à certaines périodes plusieurs centaines d’individus au même endroit. Il s’agit probablement du meilleur spot au monde pour observer le comportement naturel des éléphants et s’imprégner de leur philosophie.

Inspirée par leurs voies migratoires, nous avons d’ailleurs créé la route des éléphants, un itinéraire self-drive qui vous emmènera à la rencontre des méga-troupeaux du Botswana, de Namibie et du Zimbabwe, en adoptant leur rythme et leur façon de vivre.